Interview de Monseigneur Blanchet - septembre 2019

Mgr Blanchet : « Sur les pas de saint Maurice »

Avant d’être nommé évêque du diocèse de Belfort-Montbéliard, le Père Dominique Blanchet était curé de notre paroisse Saint Lazare-Saint Nicolas à Angers.
Son passage, le 22 septembre, dans notre diocèse pour la fête de la Saint-Maurice, nous donne l’occasion de l’interviewer.

Vous venez présider la saint Maurice, patron du diocèse. En quoi cet homme du 3e siècle, peut-il encore inspirer les chrétiens ?
  • Mgr Blanchet : Le premier trait frappant est son origine. Maurice fait partie d’une légion de soldats originaires d’Égypte. Faire mémoire de lui comme saint patron nous rappelle que nos communautés ne s’auto-suffisent pas. Pour faire entendre sa Parole, Dieu a besoin que nous puissions nous ouvrir à ce qui vient d’ailleurs.
    Un deuxième trait marquant, bien sûr, est le témoignage de son martyre. Il refusa d’obéir à l’ordre qui lui demandait de tuer des chrétiens en raison de leur foi. Son objection est celle d’un homme libre qui inspire à chacun le courage d’écouter sa conscience. Celle-ci est le lieu sûr de la fidélité à soi-même et à Dieu. Elle nous est donnée comme boussole ; cela vaut aussi en 2019.
Avec le recul, par quoi le diocèse d’Anjou se caractérise-t-il aujourd’hui, selon vous ?
  • Maintenant vivant dans une région à fort brassage culturel et confessionnel, je saisis mieux combien le diocèse d’Anjou est façonné par un catholicisme de tradition. Cela me rend d’autant plus admiratif de ses belles ressources de créativité missionnaire, sans doute à la mesure de son écoute de l’Esprit-Saint !
Vous venez d’être élu vice-président des évêques de France. Quel sera votre rôle ?
  • C’est un vote de l’assemblée, donc signe d’une confiance de mes frères évêques pour être aux cotés de Mgr de Moulins-Beaufort à un moment délicat de notre Église en France. Il s’agit d’aider à vivre la collégialité épiscopale devant les défis actuels, soit de façon anticipée, soit en réponse aux évènements imprévus qui demandent une parole de l’Église catholique en France... Une mission importante consiste aussi dans la représentation auprès de l’État et auprès du Saint Siège.
Comment voyez-vous l’avenir de l’Église suite aux scandales qui l’éclaboussent ?
  • Je le vois comme un moment de vérité, d’humilité, de conversion et de confiance renouvelée en Celui qui lui a donné mission d’annoncer son Évangile. Cette étape demandera du temps.
Percevez-vous des signes encourageants pour l’Église ?
  • Oui, cette année encore, le nombre de nouveaux baptisés adultes par exemple, a augmenté. Ils nous disent leur confiance en l’Évangile et dans la capacité de l’Église catholique à se remettre en cause si elle repart du Christ.
Votre diocèse est pauvre en prêtres, religieux et religieuses. Cela conduit-il les laïcs à prendre plus de place ?
  • Effectivement, nous ne sommes pas dans les mêmes chiffres qu’en Anjou ! Je pense que cela nous conduit à des rapports de proximité et de fraternité avec les laïcs. Le défi reste toujours le même. Que chacun puisse redécouvrir la grâce baptismale qui l’anime et le fait missionnaire. Et que nous puissions porter ensemble, prêtres et laïcs, la responsabilité de notre Église.
Notre numéro de rentrée porte sur "La persévérance", qu’auriez-vous à nous dire sur ce thème ?
  • La persévérance est une marque très concrète de la fidélité. Puisque nous portons nous-mêmes le nom de « fidèles », puissions-nous être pour le monde des marqueurs de la fidélité de Dieu. Sa vie est abondante et toujours à recevoir. La joie de l’Évangile est donnée à tous ceux qui font la rencontre de Jésus. Il ne déçoit pas celui qui l’accueille. Son don est sans retour. Nous avons aujourd’hui plus que jamais à porter le témoignage de sa fidélité par notre persévérance.

Paroisse Saint Lazare-Saint Nicolas, Angers